LES ECHANGES ENTRE ÉLÈVES

L’école est un lieu de vie important pour les élèves. Chacun y est reçu pour apprendre et vivre des moments intenses. Il est donc nécessaire que l’intégration au groupe école et au groupe classe soit parfaitement réussie. Le développement personnel du jeune est lié à son adaptation au milieu dans lequel il évolue.

La tâche première de la famille puis de l’école est bien d’accueillir, de reconnaître, de valoriser, de former, de responsabiliser le jeune. Celui-ci a déjà fait l’expérience d’un environnement qui lui a donné sa place. Il sait qu’il existe. Il est exposé à sa famille, à ses frères et soeurs, à son voisinage… Intuitivement il comprend qu’il n’est pas seul, qu’il n’existe même que dans la mesure où il existe pour autrui. Il a besoin de la reconnaissance des autres pour vivre. Il vit avec les autres. Il doit être reconnu par eux.

Cet apprentissage de « l’autre» va se poursuivre longtemps. Toutes les circonstances de la vie sont des moments pour avancer dans la construction de ses bons rapports à autrui.

La classe étant une société de personnes, chacun doit porter la réussite de celle-ci. Chacun est responsable de l’autre et de l’ensemble. Faire des « choses » ensemble suppose qu’on s’expose, qu’on s’exprime, qu’on porte le regard en avant, qu’on affronte, qu’on choisisse, qu’on tranche, qu’on lutte parfois. L’existence individuelle ne peut se réussir sans existence collective.

Mais les dispositions des uns et des autres ne sont pas identiques. Le chemin de la communication est difficile pour certains. Il faut sortir de soi, comprendre, prendre sur soi, assumer son destin, sa différence, ses capacités, sa tâche avant de se sentir prêt à partager et à informer.

Pour cela il faut avoir compris que celui qui est en face est lui aussi une personne active. La réciprocité fait reconnaître le « tu » et le « nous ». C’est la raison pour laquelle il s’agit d’aider à dire, à parler, à communiquer, à demander, à échanger… L’élève éprouve une vraie joie quand il se sent compris et reconnu par ses pairs. Il peut partager ses succès, ses réussites, ses questions, ses recherches, ses erreurs, ses peines… Il ne peut garder cela pour lui tout seul.

La communication peut déboucher alors sur la communion. La communauté-classe qui écoute, partage et reconnaît devient une force et un soutien pour chacun.

Dans le cadre de l’enseignement personnalisé les mises en communs restent des moyens privilégiés . Les recherches partagées, les travaux de groupe complètent harmonieusement les moments de travail plus personnels et individuels.

Dans l’échange s’installent la gratuité, la générosité, la confiance, le pardon aussi. Les relations s’établissent ainsi dans la continuité.

C’est aussi face à l’autre que la personnalisation et l’appartenance à des communautés se construisent.

Chaque personne est un dedans qui a besoin du dehors.

Monique Le Gall