LA CLASSE : UN LIEU D’ÉCHANGE ET DE TRAVAIL

Chacun le sait : on ne s'improvise pas enseignant ou professeur. Préparer au métier de professeurs est véritablement une tâche rigoureuse. Les professeurs doivent être informés sur le développement du cerveau, sur les variations des comportements des personnes, sur les dernières technologies pratiquées, sur les disciplines à enseigner...​

Les mises en œuvre des pratiques pédagogiques sont liées à toutes les compétences acquises.

Pour autant, aurons-nous préparé des maîtres adaptés à leurs fonctions ?

Les éducateurs ne peuvent rester sur le seuil de l'expérimentation et du savoir. Ils doivent acquérir la capacité de solliciter, de stimuler, de motiver ,d'encadrer leurs élèves , savants en herbe et futurs moteurs des progrès à venir.

Connaître les aptitudes profondes et les besoins de chacun permet de développer celles-ci et de les diriger.

Il y a donc une ambiance à créer, une activité intérieure propre à chacun à développer, un investissement constant et une responsabilité personnelle à maintenir.

Cela est un esprit, un esprit à donner aux élèves, un esprit qui découvre, qui cherche, qui expérimente , qui exploite , qui précise, qui perfectionne , qui partage...

La classe devient alors un laboratoire, un atelier où les activités des uns et des autres se complètent et se stimulent.

​Pour cela deux voies s'imposent : connaître l 'élève et bien maîtriser ses enseignements.

Mais, il n'y a pas de connaissance sans observation ; toutes les situations et circonstances de la vie quotidienne sont des lieux instructifs.​


Photo : A. FAURY

Regarder et voir : voir comment se comporte l'élève dans un espace précis,voir ses liens avec un camarade ou un groupe, voir quels rapports il entretient avec l'adulte,voir ses réactions face à une tâche, à une réussite, à une erreur, voir ses engagements, ses hésitations, ses manières de parler en public.....

Un dialogue permet aussi de s'expliquer, de vérifier les connaissances, les manières de faire,...de comprendre les réactions et de les situer en fonction des aptitudes et des événements.

On peut alors plus facilement accompagner et orienter.

De là naissent aussi la confiance et l'harmonie.

Chacun se respectant dans des rapports justes trouve sa place et la tient.

Mais le stimulant est la connaissance à acquérir. L'élève est là pour apprendre et l'objet de son attention est forcément une acquisition à maîtriser. La logique veut que d'étapes en étapes, le jeune passe de conquête en conquête et comprenne que toute son attention doit se fixer sur une activité précise, chaînon dans la longue série de progressions et d'acquisitions indispensables . C'est comme une relation triangulaire qui s'installe entre lui, le professeur et l'objet de sa démarche. Toutes les concentrations se focalisent pour la réussite de l'action.

Aussi faut-il que celle -ci soit définie, précise, repérable, vérifiable, contrôlable. Ce qui demande au professeur de maîtriser parfaitement sa discipline et de fournir l'outil , les outils indispensables et adaptés.

Ces instruments rigoureux, expérimentés triés, enseignent déjà par ce qu'ils sont ; ils autorisent la découverte et la connaissance. Leur manipulation ouvre l'esprit et provoque la réflexion. S'ils ne servent pas à cela ils n'ont pas de place dans une classe. Ils sont à usage des jeunes et non des objets de démonstration collective.Ils s'incrivent dans le nécessaire temps de construction des savoirs.

Toute une organisation de classe s'impose donc pour que l'élève, les élèves se retrouvent dans une classe où il fait bon travailler et travailler avec d'autres.

Ceci n'est pas possible dans une pratique pédagogique courante et ne trouve place que dans une classe active.

Monique Le Gall