quelques phrases clés
Les citations ci-dessous ont été publiées dans la lettre d'information d'ALB.
Elles sont placées par ordre alphabétique des auteurs.
- Alain
(1868-1951)
Emile-Auguste Chartier, Philosophe, essayiste, journaliste et professeur de philosophie
Si le maître se tait et si les enfants lisent, tout va bien.
Il n’y a de progrès pour nul écolier au monde ni en ce qu’il entend, ni en ce qu’il voit, mais seulement en ce qu’il fait.
Les travaux d’écolier sont des épreuves pour le caractère et non pour l’intelligence. Que ce soit orthographe, version ou calcul, il s’agit d’apprendre à vouloir.
L’orthographe est de respect, c’est une sorte de politesse
L’intelligence, c’est ce qui dans un homme reste toujours jeune.
On dit que les nouvelles générations sont difficiles à gouverner, je l’espère bien !
La fonction de penser ne se délègue pas.
L’art d’écrire précède la pensée.
Chacun apprend à penser en même temps qu’il apprend à parler.
La création exige de l'artiste effort et travail.
Toute création, en réalité, se fait à partir d'une matière et dans l'action .
2. Audic, Anne-Marie
Fidèle collaboratrice de Pierre Faure, Docteur en sciences de l'éducation, spécialiste de psychomotricité
Professeur émérite des Sciences de l'Education à l'Université de Lyon II
Pierre Faure, reconnu comme un maître par les uns, critiqué par les autres...Un religieux fidèle à ses « racines ignatiennes » et pourtant disciple, à sa manière de pédagogies nouvelles.
Progressivement maîtrisé, pacifié, dirigé, le corps devient bon serviteur de l’esprit.
Le silence n’est pas uniquement une absence de bruit, une forme de relaxation, de repos, de détente. C’est une prise de conscience, un espoir libérateur, une façon de se reconcentrer.
L’intériorisation se prépare et s’apprend.
Pour Pierre Faure, il ne peut y avoir de pédagogie sans une anthropologie, et une pédagogie chrétienne ne peut être fondée que sur une théologie.
Pour l’éducation corporelle, les moyens peuvent être divers : psychomotricité, relaxation, rythmique, etc. à condition d’être au service d’une intériorisation.
3. AVANZINI, Guy
La pratique éducative du Père Faure n’est pas un empirisme, un bricolage de pratiques improvisées et juxtaposées. Elle enveloppe une pédagogie...elle comporte nécessairement une anthropologie et une axiologie, qui suscitent une inventivité didactique…
Le travail personnalisé n’est pas un laxisme mais il est conforme au potentiel et au désir de s’instruire de chaque enfant.
La pensée de Pierre Faure est une invitation permanente à l’invention pédagogique.
Il convient que les parents, les enseignants et les psychologues conjuguent leurs efforts et créent les conditions d’une pédagogie de la réussite, qui soit simultanément une réussite de la pédagogie.
Bien que relativement peu ancienne, la classe est, par défaut d’information historique et d’imagination, traitée comme une structure universelle et nécessaire au travail scolaire; mais il n’en est rien. Et n’est-elle pas la responsable principale de l’échec comme d’une série de sots conflits sur les mérites respectifs de son hétérogénéité ou de son homogénéité ?
Qu’on le veuille ou non, le remède serait dans l’individualisation qui représente la forme la plus élaborée de la néo-directivité vers laquelle devrait s’orienter toute stratégie de la réussite. Or le mérite de Pierre Faure et de Maurice Feder est d’avoir montré que c’était possible et efficace.
La crise de l’éducation ne tient nullement au manque de moyens mais à l’absence de fins.
4. BOSCO, Saint-Don
(1815-1888)
Prêtre-éducateur italien, fondateur de la Congrégation des salésiens
Si le directeur ou le professeur partage la récréation des jeunes, s'il leur dit un mot sur la cour, ce mot est celui d'un ami. Celui qui se sait aimé aime, et celui qui est aimé obtient tout, surtout des jeunes.
L’homme est né pour travailler et seul celui qui travaille avec passion et assiduité ressent peu la fatigue.
Qu’on donne ample liberté de sauter, de courir, de crier à cœur joie. La gymnastique, la musique, la déclamation, le théâtre, les sorties, favorisent puissamment la discipline et la bonne santé, soit physique, soit morale.
Ce qui compte, c'est de savoir placer ton fardeau. S'il est bien d'aplomb sur ton épaule, il ne bouge plus et tu peux presque l'oublier.
Plus d'actes et moins de paroles.
5. DE LA GARANDERIE, Antoine
(1920-2010)
Maître de conférence à l'Institut Catholique de Paris, auteur de "la gestion mentale)
Ayez toujours à l’esprit que les autres ne fonctionnent pas nécessairement comme vous et que vos conseils ne doivent pas venir de votre propre fonctionnement mais de leurs besoins.
Ce n’est pas le « toujours plus de travail, toujours plus d’efforts » qui résoudra le problème ; il ne faut pas nécessairement faire plus, il faut faire autrement.
Tous les enfants peuvent réussir mais réussir ça s’apprend.
Vos habitudes mentales vous sont spécifiques (et votre enfant a aussi les siennes). Mais ces habitudes mentales – propres à chacun de nous – prennent appui sur des lois qui s’appliquent à tous. La connaissance de ces lois et leur bon usage permettront à tout un chacun, adulte ou enfant, de progresser dans sa vie mentale.
La volonté et le travail sont indispensables ; encore faut-il les utiliser à bon escient pour que toute cette énergie ne soit pas dépensée en vain.
Tous les enfants peuvent réussir à exploiter le maximum de leurs potentialités intellectuelles.
Il n’y a pas de fatalité naturelle qui condamnerait un enfant à traîner toute sa vie une lacune en français, en maths ou dans un autre domaine
6. DECROLY, Ovide
Médecin, éducateur, psychologue belge.
(L’enseignant) : Peu de mots, beaucoup de faits. Il montre, fait observer sur le vif, analyser, manipuler, expérimenter, confection-ner, collectionner…
Introduire des innovations dans les programmes d’éducation et d’enseignement, ce n’est pas une paille.
L’individu entre en contact avec le monde par une activité globale, d’abord confuse, puis progressivement organisée et structurée.
La connaissance par l’enfant de sa propre personnalité; la prise de conscience de son moi et par con-séquent des ses besoins, de ses aspirations, de ses buts et en fin de compte de son idéal. La connaissance des conditions du milieu naturel et humain dans lequel il vit, dont il dépend, et sur lequel il doit agir pour que ses besoins, ses aspirations, ses buts, son idéal soient accessibles, puis réalisés… pour être consciemment et intelligemment solidaire.
L’expression artistique, pleinement valorisée, tremplin de cette affectivité, trouve son sens dans le fait d’aider l’enfant à s’adapter et, surtout, à améliorer son milieu. Par sa nature même, grâce à ses forces évolutives, constructives, l’enfant s’efforcera d’atteindre son plein développement.
Nous en sommes encore à confier la culture des cerveaux à des per-sonnes qui n’ont au sujet de cet or-gane aucune notion, ni anatomique, ni surtout physiologique, alors que pour l’élevage et l’agriculture, on exige des compétences scientifiques autrement étendues.
7. DE LA SALLE, Saint Jean-Baptiste
(1651-1719)
Fondateur des frères des Ecoles chrétiennes, Patron des éducateurs chrétiens, , innovateur en pédagogie
Ce sont le silence, la retenue et la vigilance du maître qui établissent et conservent le bon ordre dans une classe, et non pas la dureté et les coups.
Les enfants sont naturellement sincères et vrais : si l’on ne veut pas leur faire perdre cette qualité précieuse, toutes les paroles qu’on leur dit doivent servir à leur faire aimer la vérité.
Un Maître ne doit pas faire des menaces inutiles et infructueuses, les enfants s’y accoutumeraient.
Comme les enfants, aussi bien que les hommes, ont des caractères différents, que les uns sont hardis, les autres timides, qu’il en est d’étourdis, de turbulents, de posés et de tranquilles etc. Tous ces caractères ne peuvent être conduits de la même manière. Il y en a qui demandent à être conduits par la douceur, d’autres par la fermeté. Pour beaucoup il faut de l’un et de l’autre.
Rien n’est plus puissant sur l’esprit des enfants comme sur les hommes que l’exemple.
Pour se concilier l’attention des écoliers, le Maître doit faire ses instructions de manière intéressante, parler d’un ton ferme et modéré, éviter particulièrement toute légèreté, ne paraitre ni étonné ni chagrin lorsque quelqu’un répond mal…
Quelque difficulté qu’ait un Frère qui commence l’école, il faut toujours lui faire espérer qu’avec le temps, une bonne volonté, et une entière soumission aux conseils qui lui seront donnés, il réussira.
8. DIEM, Jean-Marie
Docteur en psychologie, extraits de son livre "Pédagogie personnalisée" ed. Don Bosco 2010
Il faut sans cesse se demander si les élèves ont réellement les moyens de travailler.
On n’ouvre pas une fleur avec les doigts. Le bon jardinier est patient. Il ne tire pas sur les fleurs pour les faire grandir. Mais il prépare le terrain et observe ce qui se passe.
Une classe personnalisée, ce n’est ni l’anarchie ni le laissez-faire.
Chaque enfant est unique et important.
Il faut en finir avec le morcellement excessif des journées, avec des temps de travail étriqués et saucissonnés.
L’expression contribue au développement de la créativité et donc à la construction de la personnalité.
Savoir faire naître des préoccupations chez l’enfant, c’est créer des motivations.
L’organisation de l’espace dans une classe est révélatrice de la pédagogie utilisée.
Il faut aider les jeunes à trouver le sens de leur propre éducation.
9. FAURE, Pierre
1904-1988
Une pédagogie constructive de la personnalité doit être fondée sur une anthropologie et légitimée par une théologie.
Pas de créativité sans rigueur, ni de rigueur sans créativité.
Chaque personne est unique. Elle est actrice de sa propre construction, de sa propre formation.
Tenir plus à l’être qu’aux avoirs.
L’art d’aménager le temps, le respect du temps sont des données fondamentales de toute pédagogie personnaliste.
L’autocontrôle doit être une activité réflexive.
Procurons aux enfants des occasions d’exercer leur autonomie.
Ce que l’on a délibéré, réfléchi, choisi, décidé, meut de l’intérieur, draine l’attention et rassemble les énergies.
Laisser les élèves s’entraider.
10. FEDER, Maurice
(1912-2000)
Disciple de Pierre Faure, Directeur de collèges et lycées.
Le bon jardinier est patient. Il ne tire pas sur les fleurs pour les faire grandir.
Il est grand temps de faire des écoles où l’on apprend à devenir libres, à se libérer des contraintes pour en faire des exigences que l’on s’impose.
La maîtrise de la pensée n’est pas le tout de l’éducation. Il y a d’abord l’éducation du cœur.
Chaque enfant est un cas. L’enseignement doit s’adapter à chacun. L’enfant n’est à l’aise que dans le sur-mesure.
Le premier atout dans la réussite scolaire, c’est la présence des parents à leurs enfants.
Mais que fait donc le maître en classe s’il n’enseigne pas ? Il fait tout ce qu’il peut pour faciliter le travail des élèves !
11. FENELON
(1651-1715)
François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon, Homme d'Eglise et pédagogue
Remarquez un grand défaut des éducations ordinaires habituelles : on met tout le plaisir d'un côté et tout l'ennui [le déplaisir] dans l'autre; tout le déplaisir dans l'étude, tout le plaisir dans le divertissement : que peut faire un enfant ? sinon supporter impatiemment cette règle , et courir ardemment après les jeux. Tâchons donc de changer cet ordre, rendons l'étude agréable, cachons-la sous l'apparence de la liberté et et du plaisir..., souffrons que les enfants l'interrompent quelque fois par de petites saillies de divertissement, ils ont besoin de ces distractions pour délasser leur esprit. Il faut que la joie et la confiance soient la disposition ordinaire [habituelle] des enfants.
Ne prenez jamais sans une extrême nécessité un air austère et impérieux, qui fait trembler les enfants.
L'autorité ne cessera pas de trouver sa place si la confiance et la persuasion ne sont pas assez fortes mais il ne faut en user que quand on ne saurait faire autrement.
Laissez donc jouer les enfants et mêlez l'instruction avec le jeu; que la sagesse ne se montre à lui que par intervalle et avec un visage souriant, gardez-vous de le fatiguer par une exactitude indiscrète par un souci du parfait, incapable de discerner.
Montrez toujours l'utilité des choses que vous enseignez, faites en voir l'usage par rapport au commerce du monde et aux devoirs des conditions.
12. FREINET, Célestin
(1896-1966)
Motiver en proposant des tâches capables de mobiliser l’intérêt et l’énergie des élèves. Toute méthode est regrettable qui prétend faire boire un cheval qui n’a pas soif.
Toute méthode est bonne qui ouvre l’appétit de savoir et aiguise le besoin puissant de travail. L'enfant n'aime pas le travail de troupeau auquel l'individu doit se plier comme un robot. Il aime le travail individuel ou le travail d'équipe ...
Vous êtes contraints de faire répéter cent fois un acte au retardé. L’enfant intelligent ne vous laisse même pas faire la démonstration... il galope devant vous !
Le manuel fatigue nécessairement par sa monotonie. Il est fait pour des enfants par des adultes. ... Il asservit aussi les maîtres en les habituant à distribuer uniformément la matière incluse à tous les enfants. .
Ce n'est pas le jeu qui est naturel à l'enfant, mais le travail.
L'échec est inhibiteur, destructeur de l'allant et de l'enthousiasme.
Les acquisitions ne se font pas comme l'on croit parfois, par l'étude des règles et des lois, mais par l'expérience. Étudier d'abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c'est placer la charrue devant les bœufs.
13. GIORDAN, André
Professeur honoraire à l'Université de Genève
C’est l’apprenant qui comprend, apprend et ... personne ne peut le faire à sa place. Cependant le médiateur peut lui faciliter grandement la tâche.
Le jeune d'aujourd'hui est un illettré s'il ne s'approprie pas un optimum de savoirs sur le droit, l'économie, l'éthique et l'anthropologie... Pendant ce temps, d'autres disciplines continuent d'être au programme, uniquement pour… l'examen Les lieux d'apprentissage devraient être des lieux où on a droit à l'erreur.
L'apprenant est le seul véritable « auteur » de sa formation.
Appréhender un nouveau savoir, c'est l'intégrer dans une structure de pensée déjà « en place » formée de savoirs propres, antérieurs à la situation éducative.
L'organisation par classes devrait disparaître au profit de " groupes de vie ", qui regroupent des élèves de tous âges.
A l’Université, les étudiants devraient être sollicités pour travailler par eux-mêmes, avec des enseignants à disposition pour consultations…
L'emploi du temps des élèves ne devrait être plus construit autour de la routine des cours d'une heure, mais autour de dispositifs très variés. Ce pourraient être des travaux personnels accompagnés, des séminaires, des conférences, des ateliers, des projets, des défis, des échanges de savoirs, des semaines à thème, etc...
14. KORCZAK, Janusz
(1878-1942)
médecin et écrivain polonais, tué en déportation avec 200 de ses jeunes
Vous dites : C’est fatiguant de fréquenter les enfants. Vous avez raison…
Parce qu’il faut se baisser, s’incliner,
Se courber,
Se faire tout-petit.
Là, vous avez tort,
Ce n’est pas cela qui fatigue le plus,
C’est le fait d’être obligé de s’élever,
De se mettre sur la pointe des pieds
Jusqu’à la hauteur de leurs sentiments,
Pour ne pas les blesser.
L’enfant ne devient pas un Homme,
il en est déjà un.
L’enfant a le droit au respect de sa dignité et de son amour-propre, ne pas piétiner, ne pas humilier, laisser vivre sans décourager, ni brusquer, ni presser, du respect pour chaque minute qui passe.
On peut imposer une discipline aux gestes d’un enfant, pas à ses idées.
L’enfant mérite que l’on respecte ses peines, même si leur cause n’est que la perte d’un caillou.
Donner aux enfants la possibilité d’un épanouissement harmonieux de toutes leurs facultés spirituelles ; dégager la totalité des forces latentes qu’elles contiennent; les élever dans l’amour du bien, du beau, de la liberté…
Les enfants pensent qu’ils ne pourront jamais devenir ministre, voyageur ou écrivain, cela n’est pas vrai.
15. LUBIENSKA DE LENVAL, Hélène
(1895-1972)
Disciple de Maria Montessori, auteur de plusieurs ouvrages de réflexion pédagogique et de didactique. Elle a créé et mis au point un apprentissage de la lecture à partir de ce qu'elle a appelé "Les dictées muettes ».
La pédagogie , c’est l’art complexe d’exercer une influence qui favorise le développement physique, psychique et spirituel.
La leçon de silence est un acheminement vers le silence intérieur.
L’émulation n’est pas nécessaire là où il y a un réel intérêt pour le travail..
L’apprentissage de la langue française ne peut se faire que par une progression phonétique et orthographique.
Toute méthode ne vaut que par la continuité de l’effort qu’elle provoque, par la cohésion interne des divers procédés, par l’idée qui aiguille toutes les énergies dans une direction donnée.
Il n’y a que deux attitudes mentales possibles : celle qui ne veut voir que la matière, et celle qui reconnait la primauté de l’esprit.
Le but de l’école est de faire de ses élèves des êtres conscients, c’est-à -dire responsables.
Respecter la liberté de l’enfant c’est l’aider à se discipliner.
16. MEIRIEU, Phillipe
spécialiste des sciences de l'éducation et de la pédagogie, né en 1949
Eduquer quelqu'un, c'est lui apprendre à penser par lui-même.
Ce qui mobilise un élève, l'engage dans un apprentissage, lui permet d'en assumer les difficultés, c'est le désir de savoir et la volonté de comprendre.
Le rôle des enseignants, tout autant que de transmettre un savoir, est d’apprendre aux jeunes à se repérer dans un monde saturé d’informations.
Prendre du temps, c’est sortir de l’illusion que ce qui est vu est assimilé.
« La méthode active » nous renvoie d’abord – et c’est son immense mérite – à une exigence fondatrice de tout enseignement : faire travailler les élèves en classe, les mettre en activité, les accompagner dans leurs recherches, leurs exercices ou leurs devoirs, et cela avec une bienveillance et une exigence sans faille.
Tout ce qui, dans la vie quotidienne de nos classes, les arme pour leur avenir, tout ce qui les outille pour demain, tout cela construit leur autonomie
J’ai proposé la « classe verticale » : constituée d’une centaine d’élèves, de trois ou quatre niveaux scolaires différents et susceptibles de s’entraider régulièrement, encadrés par une équipe de professeurs disposant d’une véritable liberté d’organisation pédagogique et évaluant les acquisitions de leurs élèves grâce à un système d’unités de valeur ou de « brevets ».
Le (travail en) groupe doit fonctionner de manière à garantir la progression de chacun et être minutieusement préparé pour cela.
17. MONTAIGNE, Michel Eyquem de
Mieux vaut tête bien faite que tête bien pleine.
Je n'enseigne pas, je raconte.
Savoir par cœur n'est pas savoir : c’est tenir ce qu’on a donné en garde à sa mémoire.
Les jeux des enfants ne sont pas jeux.
Le beaucoup savoir apporte l'oc-casion de plus douter.
La politesse coûte peu et achète tout.
A chaque pied son soulier.
Mieux vaut laisser son enfant mor-veux que de lui arracher le nez.
ll se trouve plus de différence de tel homme à tel homme que de tel animal à tel homme.
Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire, et laissons l'entendement et la conscience vides.
Éduquer, ce n’est pas remplir des vases mais c'est allumer des feux.
Il n'est désir plus naturel que le désir de connaissance.
Chaque homme porte la face entière de l'humaine condition.
18. MONTESSORI, Maria
(1870-1952)
Apprends-moi à faire seul !
Ce qui compte ce n’est pas l’adulte, ce sont les qualités et les pouvoirs cachés dans l’enfant... Ne me regardez pas, regardez l’enfant.
Le mouvement est le facteur indispensable à la construction de la conscience
Avant de commencer l’éducation, il est nécessaire de « préparer » l’enfant à la recevoir…
Rendons-nous attentifs à leurs appels liés aux périodes de croissance et aux périodes sensibles dans lesquels ils sont.
L’enfant possède une vie psychique active, même alors qu’il ne peut la manifester parce qu’il lui faut élaborer longuement et dans le secret ses difficiles réalisations;
Toute aide inutile retarde le développement.
Il faudrait bâillonner les enseignants
19. PARKHURST, Hélène
(1887-1973)
Disciple de Maria Montessori, surtout connue aux Etats-Unis, au Japon et aux Pays-Bas pour ce qu’on appelle le « plan Dalton » du nom de la ville américaine où elle a créé son école. Pierre Faure s’en est largement inspiré surtout pour l’enseignement secondaire en particulier pour l’utilisation de « plans de travail ».
Laissez-nous penser à une école comme un laboratoire social où les élèves sont eux-mêmes les expérimentateurs et non les cobayes.
Le Plan Dalton n’est pas un système ou une méthode... Il n’est pas un programme d’études. C’est une réorganisation pédagogique. Lorsqu’il est appliqué intelligemment, il crée les conditions qui permettent à l’enseignant d’enseigner et à l’élève d’apprendre.
Dans de nombreuses classes traditionnelles, les élèves restent passifs et doivent écouter des propos ennuyeux et inutiles...Avec des travaux personnalisés, de meilleurs résultats suivront.
Le libre choix doit engendrer l’autodétermination de l’élève. Quand un enfant doit s’attaquer à un plan de travail, il peut se poser les questions suivantes :
- Est-ce que je travaille seul ou est-ce que je m’associe à un partenaire pour ces travaux?
- Par quelle partie de mon plan de travail est -ce que je vais commencer?
- Où est-ce que je désire travailler ?
- Quel matériel mis à ma disposition vais-je utiliser ?
- Combien de temps est-ce que je prendrai pour les différentes parties de mon plan de travail ?
- Quand dois-je commencer mon travail pour être certain de le terminer à temps
Par le biais d’un plan de travail dont l’élève est responsable pour assumer sa réalisation, nous donnons de la dignité à
son travail et permettons la prise de conscience d’un objectif précis. Cette prise de conscience grandit si nous lui
faisons comprendre que nous avons confiance en lui et en ses capacités pour y arriver.
20. PETITCLERC, Jean-Marie
Prêtre salésien, polytechnicien, éducateur spécialisé, expert des questions d'éducation dans les zones sensibles, auteur de plusieurs ouvrages.
Nouer une relation d'autorité c'est d'abord porter un regard d'affection sur le jeune car le jeune ne se dévoilera que sous un regard bienveillant.
Il ne peut y avoir d'amour sans loi; mais il s'agit toujours de l'appliquer avec amour car celle-ci est faite pour l'homme et non l'inverse.
Ayons conscience que le mal-être de la jeunesse réside dans le regard négatif que les adultes portent sur demain.
L'école doit être un lieu de responsabilisation de l'enfant qui grandit. Mais, bien sûr, responsabiliser l'enfant et l'adolescent, c'est forcément courir un risque, le risque de la confiance. Il n'est pas de vraie prise de responsabilité sans réelle prise de risque... Mais une éducation sans risque n'est-elle pas l'éducation la plus risquée qui soit? Car elle produit des assistés ! En effet, comment l'enfant pourrait-il devenir adulte responsable, s'il a toujours été écarté de toute prise de responsabilité ?
Ce qui fonde la crédibilité de l'adulte auprès du jeune, crédibilité qui seule permet de générer la confiance, c'est la cohérence entre le dire et le faire.
Si l'autorité aujourd’hui ne peut se fonder que sur la crédibilité de celui qui l'exerce, la question qui se pose alors est celle de la cohérence de l'éducateur.
Une éducation fondée sur la confiance est basée sur une foi indéfectible en l'éducabilité du jeune, quelles que puissent être ses difficultés.
21. Platon
Philosophe de la Grèce antique (- 428/427 à - 348/347), disciple de Socrate qu'il met en scène dans presque tous ses écrits et dialogues.
Ce que je sais c’est que je ne sais rien.
Aux enfants, il faut laisser un bel héritage de conscience plutôt que d'or.
Mon art de la maïeutique a les mêmes attributions générales que celui des sages-femmes.
La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.
La seule bonne monnaie est la pensée.
L'opinion est chose intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.
Il est tout à fait d'un philosophe ce sentiment : s'étonner.
Apprendre, c’est se ressouvenir de ce que l’on avait oublié.
Rien n’est trop difficile pour la jeunesse
Si l’on interroge bien les hommes, en posant bien les questions, ils découvrent d’eux-mêmes la vérité sur chaque chose.
N.B. Dans son livre « Précurseurs et Témoins d’un enseignement personnalisé » (Ed. Don Bosco,2008 ), Pierre Faure consacre son 1er chapitre à Platon. Il en montre toute l’actualité en soulignant notamment les vertus de l’interrogation telle que Platon l’ a enseignée.
22. ROUSSEAU, Jean-Jacques
(1712-1778)
Vivre est le métier que je veux lui apprendre.
Pour juger ce qu'il est, attendez de savoir ce qu'il a fait.
On peut briller par la parure, mais on ne plaît que par la personne.
En général les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu.
Toute méchanceté vient de faiblesse; l’enfant n’est méchant que parce qu’il est faible; rendez le fort, il sera bon.
La seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en contracter aucune.
Oserais-je exposer ici la plus grande, la plus utile règle de toute l’éducation ? Ce n’est pas de gagner du temps, c’est d’en perdre.
S’il se trompe, laissez le faire, ne corrigez point les erreurs, attendez en silence qu’il soit en état de les voir et de les corriger lui-même…
S’il ne se trompait jamais, il n’apprendrait pas si bien.
L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres.
23. SEGUIN, Edouard
(1812-1880)
auquel Maria Montessori et Pierre Faure ont emprunté de nombreux outils didactiques qu'il avait réalisés.
Beaucoup de jeunes enfants ne voient pas qu’ils voient...
Avec les progressions et les apprentissages voulus, grâce à de nombreux exercices à l’aide d’un matériel qui invite à passer des perceptions aux idées, on peut faire l’éducation de base de tout sujet.
L’être humain se distingue des autres êtres par sa conscience.
N’enseignez rien à l’intérieur de ce que l’on peut apprendre à l’extérieur.
La conscience s’appuie sur la plante des pieds !
Le premier sens à exercer chez l’enfant, c’est le toucher... le second c’est le regard,... le troisième c’est l’ouïe…
Il n’y a pas pour l’homme de mouvements raisonnés sans point d’appui. Ce point d’appui ne se prend que dans l’immobilité.
24. SNYDERS, Georges
(1917-2011)
Professeur honoraire des sciences de l'Education à Nancy puis Paris V
J’ai voulu qu’apprendre soit une joie.
N’est-ce pas encourager un certain infantilisme des élèves que de les considérer comme incapables de supporter une appréciation sans sombrer dans l’anxiété,.n’est-ce pas finalement les mépriser ?
L’effort pédagogique est de former l’enfant à l’invention, à la recherche, à l’innovation et cela ne peut s’obtenir qu’au contact des grands inventeurs.
L’intelligence, c’est ce qui dans un homme reste toujours jeune.
On dit que les nouvelles générations sont difficiles à gouverner, je l’espère bien !
La fonction de penser ne se délègue pas.
L’art d’écrire précède la pensée.
Chacun apprend à penser en même temps qu’il apprend à parler.
Je veux insister sur la nécessité du maître comme intermédiaire personnel et personnalisé entre le monde de la jeunesse et le monde de la culture.
Individualisation dans les rythmes de travail : certains sauront « faire » la division au bout de tant d’exercices, de tant de « fiches », pour d’autres le double sera nécessaire.
Je voudrais une individualisation organisée, unir individualisation et organisation.
25. ZIV, Avner
Professeur de psychologie aux Universités de Tel-Aviv et de Boston
L’humour non seulement peut rendre l’éducation plus agréable mais il peut aussi contribuer à la rendre plus efficace.
L’utilisation de l’humour dans le travail scolaire est l’un des moyens pouvant faciliter les apprentissages et surtout développer la créativité trop souvent négligée par les enseignants.
La curiosité est peut-être l’un des moteurs essentiels dans le processus éducatif.
L’ironie ou le sarcasme ont des aspects extrêmement dangereux lorsqu’ils sont utilisés en classe.
L’individualisation implique la préparation minutieuse de programmations, d’instruments de travail et de tâches adaptées aux capacités de chacun.
Un éducateur très anxieux crée une certaine tension dans la classe et ses élèves se montrent eux-mêmes plus anxieux.
Au lieu d’imposer à tous les élèves le même sujet, il serait préférable de leur donner le choix entre plusieurs sujets. L’acte de choisir lui-même augmentera l’intérêt de l’élève à l’égard du sujet de son choix.
On peut changer le comportement d’un élève indiscipliné en lui donnant la responsabilité de surveiller la discipline dans la classe